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A TF1, « J’ai une question à vous poser » : quand serez-vous sous-titrés ?

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Contrairement à la directive 1.4 du CSA, TF1 vient de diffuser 2 fois de suite des émissions sur les candidats à la présidentielle qui ne sont toujours pas sous-titrées.

Nous demandons à TF1 de sous-titrer l’émission "j’ai une question à vous poser"

A Mr Robert Namias, Directeur de l’Information et à son présentateur Patrick Poivre d’Arvor

Vous avez présenté ainsi votre émission :
"TF1 propose une grande soirée politique au cours de laquelle Ségolène Royal sera confrontée en direct aux questions de cent Français présents sur le plateau. Choisi par la Sofres, cet échantillon de cent personnes, renouvelé pour chaque émission, est représentatif de la composition de la population française dans sa diversité." (voir le site de TF1)

Alors je dis NON, vous ne représentez pas les français puisque vous avez décidé de nous tenir à l’écart du débat citoyen, à l’écart de la vie politique et médiatique. Pendant que les entendants discutent entre eux du respect de temps de parole (voir l’article de 20MN), notre simple droit de comprendre lui n’est pas respecté.

8 millions de français, plus de 33% d’audience, 1 français (entendant) sur 3, une émission de cette envergure se DOIT d’être accessible a tous.

Face à cet état de fait je ferai plusieurs demandes à toutes les personnes concernées par le non-respect du droit à l’information citoyenne.

1 - Nous demandons au CSA de faire respecter la loi et ses propres recommandations

Invité lors du congrès de l’UNISDA, le 18 janvier dernier, Maryse Bruyère du CSA nous a déclaré :

L’article 1.4 stipule que les société TF1, France 2, France 3 (pour son programme national), Canal+ (pour ses programmes en clair) et M6 veillent à favoriser l’accès par sous-titrage et/ou langue des signes des personnes sourdes et malentendantes aux principaux programmes consacrés à l’actualité électorale diffusés aux heures de grande écoute. (voir la recommandation sur le site du CSA)
[...]
s’il n’y avait aucun effort en la matière, le Conseil pourrait décider certaines sanctions. Il y a une batterie de sanctions qu’il pourrait appliquer.
[...]
la recommandation vise surtout les émissions spéciales, les émissions particulières qui ne traiteront que du débat d’actualité
[...]
Nous avons donné des consignes très précises aux personnes qui font les relevés des temps de parole pour nous indiquer les émissions qui sont sous-titrées.

Nous demandons au CSA de réagir aussi vivement que pour le respect des temps de parole, (voir l’article de 20MN) cette émission est TOTALEMENT concernée par la recommandation qui a été faite.

2 - Nous demandons aux personnalités politiques qui sont venues au congrès du sous-titrage du 18 janvier 2007 de tenir leurs engagements :

Au ministre délégué aux personnes handicapées M. Philippe Bas
qui nous avait déclaré :

"Je demande aux présidents des chaînes de télévision qui diffusent de l’information, de rendre accessibles à chacune et chacun de nos concitoyens handicapés, et particulièrement aux personnes sourdes et malentendantes, au-delà des émissions de la campagne officielle elle-même, tous les programmes relatifs aux campagnes électorales à venir.
Je leur ai adressé hier une lettre leur demandant de me confirmer que le dispositif nécessaire sera bien mis en place. Je serai extrêmement vigilant sur ce point."

A Mr Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication :
qui nous avait déclaré :

Par ailleurs, et ce point est d’une actualité brûlante, la télévision joue un rôle fondamental dans la vie citoyenne de chacun, et dans notre démocratie. J’ai moi-même demandé, lors de la commission nationale « Culture - Handicap » du 1er juin 2006, que les programmes relatifs à ces enjeux cruciaux pour nos concitoyens soient pleinement accessibles à tous.

A Mr Patrick Gohet, délégué interministériel aux Personnes Handicapées
qui nous a déclaré :

"Je profite de cette tribune pour appeler tous ceux qui concourent, directement ou indirectement, à la préparation, à l’organisation des consultations électorales, de tout ce qui précède la consultation électorale, de tout ce qui constitue la consultation électorale d’aller le plus loin possible dans l’accessibilité de tout cela aux différents types de handicaps, et en particulier au vôtre."

Je demande aux membres du gouvernement et du CSA de faire respecter les promesses que vous nous avez faites. Ne nous faites pas dire que vos discours n’étaient que des promesses. Vous nous avez promis, vigilance et suivi sur ces dossiers, montrez nous maintenant ce que vous pouvez faire.

3 - Aux candidats à l’élection présidentielle, nous demandons de respecter 5 à 6 millions d’électeurs potentiels

Nous ne vous demandons pas des promesses mais des actes : nous ne pouvons pas suivre vos débats, vous êtes les premiers à pouvoir demander directement aux chaînes de télévision de sous-titrer vos interventions.

Si vous ne le faites pas, nous n’aurons aucune chance de connaître votre avis, votre programme, d’avoir enfin les réponses auxquelles nous aussi nous avons droit.

Devons-nous brûler nos cartes électorales pour nous faire voir,
devons-nous débarquer sur les plateaux en direct pour nous faire entendre ?,
devons-nous supplier pour essayer d’exercer notre citoyenneté :
Avoir le droit d’avoir le même temps d’antenne accessible que les autres ?

Messieurs les candidats, nous sommes 5 à 6 millions de sourds et malentendants, ne l’oubliez pas, si vous ne voulez pas que l’abstention devienne notre seul vote possible face à votre désintéressement

Quoi faire maintenant ?

Nous demandons tout simplement à TF1 le sous-titrage des émissions à venir et la rediffusion des émission qui ne l’ont pas été en versions sous-titrées

Notre appel ne concerne que l’accès à l’information, nous ne voulons pas de publicité, nous ne voulons pas être sur le plateau pour poser une question aux candidats, nous ne voulons qu’avoir la possibilité de regarder l’émission que 1 français sur 3 a pu décider de suivre pour mieux connaître ses candidats.

Nous ne laisserons à personne le soin de nous raconter, commenter, rapporter des propos, nous voulons pouvoir avoir le droit d’exercer notre jugement de citoyens, seuls et en conscience.

Donnez nous les moyens d’accéder à la plus grande des libertés, celle d’être informé.

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