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Le rapport Thélot : la fin du doublage, l’avènement du sous-titrage ?

Télévision

Le rapport Thélot a pour objectif de réfléchir sur l’avenir de l’école. Il fait ressortir, entre autres, que l’éducation se fait à l’école, bien sûr, mais aussi à travers les médias et suggère donc d’utiliser ceux-ci pour permettre aux enfants de progresser grâce à la télévision par exemple, celle-ci faisant disparaître la dimension contraignante associée à un cours « traditionnel ».

Cinq mesures sont suggérées parmi lesquelles deux sont particulièrement innovantes dans le domaine des médias.

Une signalisation positive

Actuellement une signalisation est visible à l’antenne pour protéger le jeune public d’images violentes ou pornographiques (pictogrammes -10, -12, -16 et -18). Le rapport Thélot reprend une mesure déjà proposée par le rapport Kriegel sur la violence à la télévision et propose de compléter cette classification par une « signalisation positive », c’est-à-dire qui signalerait aux parents les programmes ayant un contenu éducatif intéressant pour leurs enfants.

Du sous-titrage à la place du doublage

C’est LA mesure qui fait parler ! Le rapport Thélot propose d’inscrire « dans le cahier des charges des chaînes de télévision l’obligation de recourir au sous-titrage plutôt qu’au doublage ».
En d’autres termes, les séries américaines ne seraient plus proposées en version doublée française mais en version originale sous-titrée en français. La dimension éducative de cette mesure ne vise plus seulement les élèves mais l’ensemble de la population car l’anglais serait le « socle des compétences indispensables à une intégration réussie dans la société du XXIe siècle ».
Cette mesure est-elle vraiment efficace ? Oui, d’après ce même rapport, puisque des pays comme la Grèce ou la Suède qui ne doublent pas mais sous-titrent leurs programmes pour des raisons économiques voient le niveau d’anglais de leurs habitants augmenter.
La conséquence indirecte mais tout aussi importante de cette mesure est évidemment de garantir l’accès aux personnes sourdes et malentendantes à un catalogue de séries et autres fictions étrangères beaucoup plus important que celui proposé actuellement.
Cependant, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Voici quelques réactions d’internautes du site objectif cinéma « C’est une façon de tuer la VF et d’enlever du travail aux sociétés de doublage (comédiens, adaptateurs, traducteurs, etc...)
Bien entendu ça en donnera plus aux sous-titreurs, mais le monde du sous titrage ne se portera pas mal si cette mesure n’est jamais adoptée !
 » ; autre réaction issue du même site qui s’interroge sur l’intérêt éducatif de cette proposition et pose deux problèmes : « Le premier était de savoir si les téléspectateurs des "Feux de l’amour" allaient devoir coller leur nez sur l’écran pour lire les sous-titres [...]. Le deuxième était de s’interroger sur la valeur éducative de "Charmed" ou de "Smallville" en VO pour nos têtes blondes ». Enfin un dernier utilisateur « rappelle à la France qu’elle a signé un traité sur la francophonie et que le législateur nous a sorti une loi de 1994 après celle de 1975 sur la protection de la langue française ».

Quoiqu’il en soit ces mesures, particulièrement celle sur le sous-titrage à la place du doublage, font déjà beaucoup parler d’elles. Le gouvernement décidera-t-il de limiter le doublage ce qui serait impopulaire aux yeux d’un grand nombre de téléspectateurs ou d’abandonner ce point du rapport et tant pis pour l’éducation et les déficients auditifs...

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