Elevée chez les nonnes, Antonia est restée au couvent à cause de sa surdité plus que par vocation ; aussi quand elle a l’occasion de travailler « à la ville » (Zurich) dans un foyer pour les sans-abri, s’ouvre-t-elle au monde et aux hommes, rencontrant par hasard un pickpocket lituanien sourd lui aussi, Mikas. La communication s’installe malgré leurs gestuelles différentes (l’international sign language, langue universelle pour les malentendants, n’exclut pas l’existence de gestuelles nationales). Antonia s’aperçoit que sous prétexte de ménager son handicap, sa congrégation religieuse l’a pendant vingt ans coupée du monde. En fait, ce mélo initiatique sans prétentions plaide moins pour l’intégration des sourds dans la société (si Mikas subit un sort tragique, c’est en partie à cause de sa surdité) que pour une approche communautariste du handicap : Antonia apprendra avec enthousiasme l’existence d’une troupe de théâtre composée d’acteurs sourds, et surtout d’une université américaine réservée aux sourds où ceux-ci peuvent enfin étudier sans souffrir de leur différence.
"Amour secret" sera présenté en première nationale lors du festival Retour d’image, cinéma et handicap le 3 décembre 2003 à 19h15 au MK2 Bibliothèque à Paris, puis le 10 décembre à Angers
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