Medias-soustitres

Le portail de référence sur le sous-titrage

Accueil > Télévision > En savoir plus... > Et si on faisait une comparaison...

Et si on faisait une comparaison...

Télévision

Cet été, j’ai eu la chance de partir pendant quelques semaines à Montréal. L’occasion de découvrir son centre ville avec ses buildings, ses nombreux parcs, tous magnifiques, ses sympathiques habitants et sa télévision avec plein de sous-titres dedans. Car oui, de nombreux programmes de la télévision québécoise sont sous-titrés.

Alors pour commencer, Montréal est une ville francophone avec un quartier anglophone. Il y a donc logiquement des chaînes francophones et anglophones.

Chaînes francophones par ordre de popularité :
 TVA (privée, largement en tête des audiences)
 TQS (privée)
 Radio-Canada (publique)
 Télé québec (privée)
 Canal savoir (privée, audience très très réduite)

Chaînes anglophones par ordre de popularité :
 CTV (privée)
 Global (privée)
 CBC (publique)

Ils existent de nombreuses autres chaînes sur le câble, très répandu là-bas mais non disponible sur la télé que j’avais…

Déjà, pour activer le sous-titrage, on ne passe pas par le télétexte, qui semble d’ailleurs ne pas exister, mais par un menu du téléviseur. Ce menu permet de choisir entre 2 pistes de sous-titrage (même si ce n’est pas utilisé au Québec, cela permet de proposer par exemple deux langues ou un sous-titrage classique et un pour sourds…). Quand le sous-titrage est activé, il le reste même si on change de chaîne contrairement à la France où il faut sortir du télétexte, zapper, reprogrammer la page.
Aussi, malgré une réception assez mauvaise, les sous-titres s’affichaient presque tout le temps correctement alors qu’en France le moindre petit souci et c’est fini ! clignotements, signes bizarres, lettres manquantes… ça devient illisible.

Au niveau de la quantité de programmes sous-titrés, on doit être à 90% de sous-titrage en moyenne et cela concerne tous les genres de programmes. Pour évacuer la question, rien n’est sous-titré sur Canal Savoir, chaîne qui diffuse des cours d’université en continu.

Les films et séries

Sur Radio-Canada et TVA toutes les fictions sont sous-titrées. Sur Télé québec, la majorité des séries et dessins animés et tous les films sont sous-titrés. Sur Tqs, la situation est plus contrastée : aussi surprenant que cela puisse paraître pour des téléspectateurs français, la chaîne semble privilégier le sous-titrage des émissions à celui des fictions…

Le sous-titrage est semblable à celui que l’on a en France même si j’ai eu l’impression que plus de propos étaient repris que chez nous.

Les émissions enregistrées

Magazines, jeux, débats… vous avez le choix ! Comme pour les fictions, toutes les émissions enregistrées de Radio Canada et TVA sont sous-titrées soient comme en France soit en « roll up ». Le roll up est un bandeau défilant sur 3 lignes et dont les mots s’inscrivent au fur et à mesure. Différence majeure avec notre pays, c’est l’intégralité de l’émission qui est sous-titrée, y compris les hésitations et les petites erreurs de langage. Le sous-titrage est humanisé !

Le choix entre sous-titrage classique ou en roll up se fait, je pense, en fonction de la date d’enregistrement du programme. « Sucré salé », émission d’été de TVA avec un invité et des séquences sur les rendez-vous estivaux de la veille, était ainsi en roll up, sûrement pour aller plus vite dans le sous-titrage. Et, encore une fois, la qualité est remarquable ! Pas de fautes de frappes, pas de déformation des propos.

J’ai lu que la reconnaissance vocale était utilisée il y a quelques années par Radio Canada (et d’autres ???) mais uniquement pour les émissions enregistrées, le débit du direct étant trop élevé. Le gain de temps est considérable puisque, après, on a juste à corriger les erreurs sans avoir à tout saisir… Je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui.

Les émissions en direct et l’information

Sur TVA, Radio Canada et TQS, les trois seules chaînes francophones proposant des journaux d’information en direct, les bulletins du midi, du soir et de la nuit sont sous-titrés. Et oui, tous les journaux sous-titrés ! À cet instant de l’article, je sens que les fans de télévision, frustrés par le manque de sous-titrage en France, attendent avec impatience que je mette un point final à ce témoignage pour boucler leur valise et décoller pour Montréal, mais attention ! Tout n’est pas parfait !

Certains des journaux (j’ai oublié lesquels…) ne sous-titrent pas les textes qui ne sont pas écrits à l’avance, comme les duplex. Aussi, si les sous-titreurs québécois ont l’air plus vifs que leurs homologues français (ça va je rigole, les contraintes sont différentes !) ils commettent parfois des erreurs dans la retranscription.

Je tiens à vous parler plus précisément des journaux de TVA qui utilisent, et c’est une première mondiale pour la langue française en direct, la reconnaissance vocale pour sous-titrer ses éditions. Avantage, ça sous-titre tout et rapidement. Ainsi, pas de décalage entre les images et les sous-titres. Inconvénient, cette technique a quelques ratés...
Quand le journaliste dit : « passons au Tour de France avec une étape qui amène les coureurs en Haute-Savoie », le sous-titre affiche : « passons au Tour de France avec une étape qui amène les coureurs en haut de sa voie » !
Oups ! Gageons que ce genre d’erreurs, relativement rares d’après ce que j’ai vu, disparaîtra avec le temps...

Un petit mot sur RDI qui est une des chaînes de la société Radio Canada disponible seulement sur le câble pour vous signaler que cette chaîne d’information en continu dont 85% des programmes sont en direct sous-titre plus de 50% de sa grille d’après la Commission Canadienne des droits à la personne ce qui est, je trouve, tout à fait honorable, surtout en comparaison avec nos chaînes d’infos se contentant d’un bandeau d’information…

En bref pour finir...

 Tva a tendance à diffuser beaucoup de téléachat sans le sous-titrer. Soyons honnêtes, ce n’est pas une grande perte et ça réduit le budget sous-titrage…
 Les pubs (très nombreuses !) sont parfois sous-titrées
 Certaines émissions ne sont pas sponsorisées mais leur sous-titrage oui ! Un spot collé au programme expliquant « le sous-titrage de cette émission vous est proposé pas… ». Et le plus drôle, c’est que ces spots ne sont pas sous-titrés !

En résumé, le bilan est très positif ! Si vous avez des questions, cliquez sur « réagir à cet article », j’essaierai de vous répondre…


À lire à ce propos sur medias-soustitres :
 décembre 2004 : Le sous-titrage au Québec (Canada)
 décembre 2005 : Les coulisses du sous-titrage

7 Commentaires

  • denis09
    8 novembre 2006

    "Magazines, jeux, débats… vous avez le choix ! Comme pour les fictions, toutes les émissions enregistrées de Radio Canada et TVA sont sous-titrées soient comme en France soit en « roll up ». Le roll up est un bandeau défilant sur 3 lignes et dont les mots s’inscrivent au fur et à mesure. Différence majeure avec notre pays, c’est l’intégralité de l’émission qui est sous-titrée, y compris les hésitations et les petites erreurs de langage. Le sous-titrage est humanisé !

    Le choix entre sous-titrage classique ou en roll up se fait, je pense, en fonction de la date d’enregistrement du programme. « Sucré salé », émission d’été de TVA avec un invité et des séquences sur les rendez-vous estivaux de la veille, était ainsi en roll up, sûrement pour aller plus vite dans le sous-titrage. Et, encore une fois, la qualité est remarquable ! Pas de fautes de frappes, pas de déformation des propos."

    Je suis bien d’accord, mais une question (toujours la même se pose) : on fait quoi de la lisibilité, des placements, des couleurs... bref, la nature même du boulot. le roll-up est-il vraiment satisfaisant ; est-il assez lisible ? Tout retranscrire de manière lisible, c’est impossible (sauf sur Derrick).
    et au niveau repérage, le roll-up, ça donne quoi ?
    à bientôt


    • Philippe Rocchi
      8 novembre 2006

      Bonjour,

      Tout d’abord le roll-up, que vous semblez remettre en cause, n’est pas systématiquement utilisé comme je l’explique dans l’extrait que vous citez.

      En ce qui concerne sa lisibilité, j’ai personnellement eu du mal à suivre des programmes en roll-up les premiers jours, je devais faire le choix entre regarder les images ou lire les sous-titres qui défilent rapidement, ce qui est bien sur problématique. Cependant, avec un peu d’habitude on arrive à bien suivre l’émission.

      En ce qui concerne les couleurs, ça ne m’a absolument pas gêné. Les noms sont indiqués en début d’intervention et, à défaut de couleur, l’italique est utilisé pour souligner les rires, les bruits ou certains points ("Untel lui coupe la parole").

      En ce qui concerne le placement, les synthés utilisés pendant les journaux sont cachés par les sous-titres MAIS repris dans ceux-ci. C’est le seul moment où ça aurait pu poser un problème ce qui n’est donc pas le cas.

      En ce qui concerne la quasi-exhaustivité, trouvez-vous que le sous-titrage des émissions en direct où les sous-titres sont décalés et synthétisés à l’extrême que nous voyons en France soit meilleur ?

      Maintenant, jugez tout cela par vous-même dans le reportage vidéo de Radio-Canada où l’on peut voir le sous-titrage du journal (même si la qualité du document n’est pas très bonne) ou sur le site de cette chaîne américaine diffusée sur internet avec son sous-titrage..

      De ce que j’ai pu en juger le roll-up est un bon système, particulièrement intéressant lors d’un sous-titrage en direct ou proche de la diffusion.
      J’espère avoir été complet...


      • denis09
        9 novembre 2006

        OK, merci pour les précisions.
        c’est clair que pour le direct, c’est mieux que les s/t balancés 15 secondes après « l’action » avec en principe quelques coquilles à la clé.
        je ne remets pas en cause le roll-up, je dis juste que l’extension de ce système à tout type de programme signe l’arrêt de mort du sous-titrage tel qu’on le fait actuellement sur les fictions ou les docs.
        j’espère me tromper, mais je ne suis pas dupe des tentations des chaînes.
        cordialement


        • Sophie Drouvroy-Simonnet
          9 novembre 2006

          Je tiens quand même à préciser qu’en tant que personne sourde qui utilise intensivement le sous-titrage (y’a pas photo à ce sujet)

          Le roll-up pourrait (à mon humble avis) utile pour les directs. Sachant par exemple que dans les débats politiques (chose rare), les personnalités parlent vite, très vite... d’où l’intérêt du roll-up.

          Soyons clairs, je préfère nettement le travail que vous réalisez sur les documentaires, séries, etc ... pas le roll-up sinon je deviens complètement « folle » avec ce défilement permanent.

          A bientôt j’espère,
           ;-)


          • Sophie Drouvroy-Simonnet
            9 novembre 2006

            Je tiens également à préciser que Philippe notre « envoyé spécial » est une personne qui entend (!) et qui se veut neutre.


            • denis09
              9 novembre 2006

              je précise à mon tour que je suis pour le roll-up !!! en lieu et place du « bricolage » actuel effectué pour les émissions en direct. je défends ma chapelle, soit, mais je ne connais que très bien ses nombreuses limites.
              il n’y a pas de polémique là-dessus. (ni sur l’intégrité de l’auteur de l’article pour être bien clair)
              à bientôt
              denis


              • Philippe Rocchi
                9 novembre 2006

                Nous sommes d’accords ! Le roll-up, c’est surtout bien pour le direct, et les Québequois l’ont bien compris semble-t-il vu qu’ils n’en abusent pas.
                Et ne vous inquiétez pas, je ne me sentais pas attaqué par votre message qui souligne une limite du roll-up à prendre en compte...
                À bientôt



Twitter