TF1 sous-titrée
A l’heure où 49% des programmes sont sous-titrés, TF1 veut permettre l’accès des sourds et malentendants aux informations relatives aux élections présidentielles. Dès le 2 avril 2007, la totalité des journaux télévisés de TF1 ainsi que les émissions politiques liées à la campagne vont bénéficier du sous-titrage. L’échéance : parvenir à 100 % des programmes sous-titrés en 2010, comme le prévoit la loi. Eric Jaouen, directeur de la diffusion de TF1, nous explique.
Une nécessité
« Du fait de leur handicap, les sourds connaissent un phénomène d’exclusion sociale et la télévision permet de renouer un lien social fort. Et notamment le journal télévisé, qui constitue une de leurs principales sources d’information et leur offre la possibilité de savoir ce qui se passe dans le monde, en France, autour d’eux, au sein de l’environnement dans lequel ils vivent. »
L’historique
« Avant 1987 , TF1 sous-titrait déjà un cer tain nombre de programmes pour les sourds et malentendants. Depuis la privatisation, ce volume augmente régulièrement pour atteindre, environ 2 300 heures de programmes en 2005, via le télétexte. Ils concernent principalement les programmes de stock, qui, vu les délais de fabrication du sous-titrage, ont l’avantage de pouvoir être sous-titrés dans de bonnes conditions, bien avant la diffusion. La technique employée, en revanche, n’est pas adaptée aux directs, le résultat est trop approximatif. »
100% des programmes sous-titrés en 2010
« La loi du 11 février 2005 sur le handicap et dont l’un des articles por te sur l’accessibilité de la télévision aux sourds et aux malentendants, prévoit qu’en 2010, toute chaîne qui fait plus de 2,5% d’audience nationale devra sous-titrer 100% de ses programmes, hors dérogations spéciales. »
49% des programmes de TF1 sous-titrés en 2006
« Depuis la promulgation de cette loi, nous avons poursuivi et intensifié nos efforts en matière de sous-titrage pour atteindre 3 838 heures de programmes en 2006, soit 49 % de la grille. Notre objectif en 2007 est d’atteindre les 60 % de programmes sous-titrés en incorporant les journaux télévisés. Cela représente l’intégralité des programmes de stock (longs-métrages, fictions et séries françaises et étrangères) ainsi que certains programmes de flux, même si c’est plus difficile à réaliser, compte tenu du délai imparti plus court pour la fabrication du sous-titrage. »
Les JT et Face à la Une sous-titrés dès le 2 avril 2007
Pour faire suite à la recommandation du CSA visant à favoriser l’accessibilité aux sourds et aux malentendants des campagnes électorales, présidentielles et législatives, l’ensemble des JT de 13 heures et 20 heures ainsi que l’intégralité des Face à la Une* seront sous-titrés, à compter du lundi 2 avril 2007. Un nouveau dispositif de sous-titrage performant sur le direct « Pour parvenir à sous-titrer autant de programmes dans des délais plus courts, nous avons relancé un appel d’offre de sous-titrage des programmes. L’un de nos sous-traitants, Télétota (Groupe Eclair), nous a parlé de son système pour sous-titrer du direct : il s’agit d’un dispositif extrêmement efficace, adapté de méthodes et d’outils utilisés aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne et qui donne de très bons résultats à l’antenne. Le système repose notamment sur la reconnaissance vocale associée à un éditeur de texte performant pour corriger les erreurs de transcription. Le texte, ainsi validé, est directement diffusé via le flux télétexte. Pour les émissions en direct, il y a un délai de 2 à 5 secondes entre le moment où la personne parle et le moment où le propos apparaît sous forme de texte. Grâce à ce procédé, nous pourrons également envisager le sous-titrage de certains divertissements en direct ainsi que celui, dans de bonnes conditions, des programmes enregistrés de flux qui sont souvent livrés très tardivement à la chaîne. »
Un dispositif performant pour le sous-titrage des JT
"Le dispositif est performant et opérationnel pour les JT, lesquels ont l’avantage d’offrir une structure linéaire « plateau/sujet/plateau/sujet ». Même s’il y a un petit décalage, un jeu de couleur permettra de savoir qui parle, le présentateur ou le reporter. Le prestataire travaille intégralement en direct, ce qui laisse un maximum de souplesse et de réactivité aux équipes de la rédaction. Ce dispositif ne génère pas de contrainte sur le processus de fabrication et ne nécessite pas de boucler les sujets en amont. Mais le dispositif a des limites pour les débats et les talk-shows trop vifs. Le jeu de va-et-vient est rapide et incessant entre les intervenants et le risque que les propos de l’un apparaissent sous le visage de l’autre et qu’il y ait une mauvaise attribution de la parole est réel."
Un télétexte optionnel
« La force du sous-titrage télétexte est qu’il est optionnel : ceux qui en ont besoin peuvent l’utiliser en pressant un bouton de leur télécommande, sans pour autant gêner ceux qui n’en ont pas besoin. Car les sous-titres prennent une partie de l’écran et sont susceptibles d’apparaître sur certaines incrustations et ainsi de masquer certaines indications comme la fonction de l’interlocuteur ou l’équipe de réalisation du sujet. Pour envisager l’incrustation d’une vidéo avec une personne qui signe simultanément, nous attendons que ce même principe optionnel puisse s’appliquer. Nous espérons que le développement des technologies numériques de diffusion permettront à terme des solutions satisfaisantes. »
Propos recueillis par Emmanuelle Papin pour le magazine des programmes de TF1.
*Face à la Une, le prochain grand rendez-vous politique de TF1, recevra, en prolongement du Journal télévisé de 20 heures, les candidats qui viendront exposer leur programme tour à tour.