Un jeudi comme tant d’autres devant une des rares émissions « sous-titrées » de la soirée. Avec Sophie, on fait notre « loto de France 2 », c’est devenu un rituel entre nous, un loto où on ne peut que perdre, perdre un reportage sur un des 3 ou 4 proposés.
L’argument de France 2 est simple, implacable : pour coller à l’actualité, on doit commander des reportages à la dernière minute, se décider avec les agences si vite, qu’on a pas le temps de les donner au service sous-titrage. On nous le dit facilement, l’argument semble inévitable pour eux.
Pourtant quand on le résume autrement, on a du mal à l’accepter :
"CASSE TOI L’HANDICAPE, JE DOIS FAIRE DE L’AUDIMAT AVEC DE l’ACTU FRAICHE, TOI T’AURAS DROIT AUX MIETTES, TU AS L’HABITUDE NON ? ET PUIS TU N’EST PAS PRIORITAIRE, T’EST MEME PAS UNE CIBLE PUBLICITAIRE"
Résumé en capitales, ca fait mal à la conscience hein ? Mais rassurez vous, oui on a l’habitude, mais ca ne veut pas dire qu’on l’accepte. Que l’on arrête de nous dire que c’est « juste pour cette fois », « Que c’est encore à cause de l’actualité brûlante ».
Ce soir, c’était un reportage sur la campagne présidentielle américaine qui n’était pas sous-titrée. Pas prévisible du tout, les éléctions américaines sont pourtant programmées depuis longtemps non ?
La semaine d’avant c’était une interview du député Julia. C’est vrai qu’un député qui s’exprime, les questions politiques ça nous regarde pas, ça nous concerne même pas ? Hein ? Combien de députés s’occupent des sourds et malentendants.... ?
Je me demandais si vous aviez retribué l’exclusivité de l’interview et combien ? Si vous avez de l’argent pour payer des reportages exclusifs, d’actualité brûlante, pourquoi ne pas mettre les moyens jusqu’au bout ?
Le jour où il y aura une catastrophe, ou un évènement politique d’actualité, nous serons les derniers prévenus. Votre argument de « On n’a pas eu le temps donc on ne le fait pas » fait de nous des téléspectateurs de seconde zone, des sous-informés.
Merci de faire de nous des handicapés de l’information audiovisuelle
Quand je vois ce que vous ecrivez sur votre site :
J’ai du mal à ne pas rire pour éviter de m’énerver. En enlevant une émission sur les 3, vous gâchez notre plaisir de vous regarder. Vous imaginez aller au cinéma, vous, et qu’on vous dise, ah bah desolé, là c’est en « martien » pendant 25 minutes, patientez, faites un tour, allez pisser, et surtout revenez nous voir pour le dernier reportage, celui-là il vous pourrez le voir, c’est une vieille rediffusion.
Mon billet peut sembler énervé, ce n’est pas une émission que je critique, mais de l’habitude que vous avez prise de ne plus vous excuser. Le texte lui même ne présente ni excuses, ni remords, ni regrets, voici les sous-titres que vous nous infligez comme un reproche à notre handicap : « séquence non sous-titrée » ou « sous-titrage simultané » ou encore « séquence en direct ».
Pas de sommaire, pas d’avertissement en début d’émission, on est devant le fait quand il s’accomplit : le direct, on l’aime aussi pour ça.
Alors à l’attention des deux jolies journalistes dans leur beaux décor high-tech : si un jour vous parliez de nous dans vos fameux directs, si seulement vous nous glissiez un mot en début d’émission pour nous le dire en face : « désolée, on ne l’a pas sous-titré le reportage ... »
Notre plus grande frustration, ce n’est plus le manque d’information, c’est le manque de respect.